Le champion marocain a concédé sa première défaite depuis 2021, finissant au deuxième rang d’une finale ultra-serrée remportée par le Néo-Zélandais Geordie Beamish

Soufiane El Bakkali a vécu ce lundi 15 septembre 2025 une soirée contrastée sur la piste du stade olympique de Tokyo. Le double champion olympique et double champion du monde marocain a terminé deuxième du 3000 mètres steeple des 20es championnats du monde d’athlétisme, mettant fin à une invincibilité de quatre ans.

Une finale d’anthologie dans la capitale nippone

La finale masculine du 3000 mètres steeple s’est déroulée dans des conditions exceptionnelles devant un public acquis à la cause des athlètes. El Bakkali, grand favori de l’épreuve, a dû s’incliner face au Néo-Zélandais Geordie Beamish, qui s’est imposé dans une course tactique parfaitement maîtrisée.

Le coureur de 29 ans originaire de Fès a pourtant longtemps mené les débats, contrôlant le rythme comme à son habitude avant de voir Beamish porter une attaque décisive dans les derniers 200 mètres. Cette défaite constitue un tournant dans la carrière du Marocain, qui n’avait plus connu la défaite depuis septembre 2021.

La préparation minutieuse d’El Bakkali

Arrivé à Tokyo avec le statut de numéro un mondial incontesté, El Bakkali avait parfaitement négocié son passage en finale samedi. Le champion marocain avait dominé sa série qualificative en 8 minutes 26 secondes et 99 centièmes, réalisant le meilleur temps des trois séries devant l’Éthiopien Lamecha Girma.

« L’essentiel était de garder de l’énergie pour la finale », avait confié le coureur après sa qualification, démontrant sa stratégie de gestion de l’effort en vue du rendez-vous crucial.

Beamish, le héros de la qualification

L’histoire retiendra également la qualification spectaculaire de Geordie Beamish pour cette finale. Le Néo-Zélandais de 28 ans avait chuté lourdement lors de sa série qualificative après avoir été piétiné au visage par le Canadien Jean-Simon Desgagnés. Démontrant un caractère exceptionnel, Beamish s’était relevé instantanément pour terminer deuxième de sa série et décrocher sa qualification.

« Il n’y avait pas de réflexion, juste de l’action », avait déclaré le coureur après cet exploit remarquable.

La participation marocaine aux Mondiaux

Outre El Bakkali, son compatriote Salaheddine Ben Yazide avait également atteint la finale après avoir remporté sa série qualificative en 8 minutes 27 secondes et 21 centièmes. Cette double qualification témoigne de la force en profondeur de l’athlétisme marocain sur cette discipline.

Le Maroc était représenté par 20 athlètes (14 hommes et 6 femmes) lors de ces championnats tokyoïtes, avec l’objectif de maintenir son rang parmi les meilleures nations mondiales de l’athlétisme.

Un palmarès déjà exceptionnel

Malgré cette défaite, Soufiane El Bakkali conserve un palmarès extraordinaire dans sa discipline de prédilection. Le coureur marocain totalise désormais deux médailles d’or olympiques (Tokyo 2020, Paris 2024), deux titres mondiaux (Eugene 2022, Budapest 2023), une médaille d’argent mondiale (Londres 2017) et une médaille de bronze (Doha 2019).

Cette médaille d’argent tokyoïte porte à cinq le nombre de médailles mondiales d’El Bakkali, confirmant son statut de légende vivante du 3000 mètres steeple. Historiquement, le Maroc a remporté 33 médailles aux championnats du monde d’athlétisme, dont 12 en or, 12 en argent et 9 en bronze.

Une course qui restera dans les annales

Cette finale du 3000 mètres steeple restera comme l’une des plus disputées de l’histoire récente des championnats du monde. La victoire de Beamish met fin à la domination quasi absolue d’El Bakkali sur la discipline et ouvre une nouvelle page dans cette spécialité exigeante.

Pour le champion marocain, cette médaille d’argent, bien qu’amère, témoigne de sa capacité à rester au plus haut niveau mondial malgré une concurrence de plus en plus relevée dans sa discipline de prédilection.